Définition de cohésion

Étymologiquement, le terme "Cohésion" vient du latin cohaesum, effet de joindre ou rassembler les choses les unes avec les autres. La cohésion est une forte union et harmonie entre les différents éléments d’un ensemble. On peut parler de la cohésion dans une équipe de football (harmonie dans le jeu). On peut aussi parler de la cohésion dans un gouvernement (union entre les différents membres du gouvernement).

La notion de cohésion a été empruntée par plusieurs disciplines des sciences humaines notamment la psychosociologie, la psychologie, la sociologie et la gestion.

Dans le domaine de la gestion, Fayol (1996 p. 8.) met en exergue la nécessité de coordination au sein des fonctions de gestion : « Relier, unir, harmoniser, tous les actes et tous les efforts».

Pour Fayol (1), il est nécessaire que chacune des unités de l’organisation soit « exactement renseignée sur la part qu’elles ont à prendre dans l’œuvre commune et sur l’aide mutuelle qu’elles doivent se prêter » (p. 115). Ainsi, pour Fayol, une gestion efficace d'une organisation passe par la cohésion qui doit exister entre les différentes unités qui la constituent.

Les premières études réalisées dans le domaine de la sociologie datent des années 1950. Festinger (1950) (2), a travaillé sur la cohésion des groupes et la décrit comme étant : « La force résultant de toutes les forces qui agissent sur les membres pour qu’ils demeurent dans ce groupe » (p. 274).

Janis (3), un autre sociologue, a également travaillé sur les groupes sociaux et la cohésion dans des groupes. Il définit la cohésion dans un groupe comme étant « la grande valeur que les membres accordent à leur adhésion au groupe, tout en désirant que cette affiliation perdure » (Janis, 1982, p. 245).

Dans le domaine de la sociologie, la cohésion est perçue comme la solidarité démontrée par les membres d’un même groupe face à un problème. Cette solidarité selon Fritz (1961), provient du fait d’avoir un passé commun caractérisé par des menaces et des souffrances, ce qui fini par développer un sentiment de solidarité productif .

La cohésion textuelle

La cohésion textuelle est largement étudiée en grammaire de texte où elle est inséparable de la progression thématique. Elle peut être définie comme étant le lien harmonique entre les différents éléments intégrants un énoncé ou un paragraphe d’un texte.

La cohésion permet d’avoir un texte clair et compréhensible pour le lecteur. La cohésion textuelle consiste donc à utiliser correctement les éléments grammaticaux et lexicaux pour établir une connexion harmonieuse entre les constituants d'un texte.

La cohésion est tributaire des marqueurs de cohésion, qui constituent des indices de progression thématique et de continuité dans le texte (Maingueneau, 1991) (4). Les marqueurs de cohésion présents dans un texte forment un système et indiquent les rapports établis entre les différents éléments constitutifs d’une phrase (rapports régis par la syntaxe et la grammaire) et entre les énoncés d’un même texte (logique des séquences). Ces rapports octroient une certaine continuité et homogénéité au discours (Charolles, 1994) (5).

Parmi les marqueurs de cohésion, on peut citer : l’ordre normatif des mots dans la phrase et le respect des règles d’accord, la distribution (raisonnée) des temps verbaux, les connecteurs, les phénomènes d’anaphorisation, de renominalisation, les marqueurs d’intégration linéaire (temps, espace, progression) (Maingueneau 1991 : 217).

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Références

(1) FAYOL M. (1996), « Apprendre à produire des textes », in Barré-De Miniac Ch. (éd.), Vers une didactique de l’écriture : Pour une approche pluridisciplinaire, De Boeck Université, pp. 131-152.

(2) FESTINGER L., 1950, Informal social communication. Psychological Review, nº 57, pp. 271-282.

(3) JANIS I. 1982, Counteracting the adverse effects of concurrence-seeking in policy-planning groups, in H. Brandstatter, J. Davis, et C. StockerKreichgauer (Eds.). Group decision making (pp. 477-501). Academic Press. New York.

(4) MAINGUENEAU D., 1991, Analyse du discours. Introduction aux lectures d'archier. Hachette. Paris

(5) CHAROLLES M., 1994, « Cohésion, cohérence et pertinence du discours », Revue internationale de linguistique française, n° 29, Duculot : 125-151.